Humain-garou

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L'humain-garou ou anthropanthrope est un personnage de légende, vagabond et malfaisant, qui passait pour avoir le pouvoir de se transformer en humain.

Un humain-garou propageant la maladie

Terminologie

Le terme « anthropanthrope » vient du grec anthropos (« homme ») et anthropos (« homme »). C’est donc un être humain qui se croit transformé en humain. Le terme générique thérianthropie désigne une transformation d'un être en un autre animal ou la transformation inverse, qu'elle soit partielle ou complète. Il s'applique donc à l'humain-garou.

La légende

Les 3 éléments essentiels de la croyance aux humains-garous sont les idées de métamorphose, de similarité et de voyage immobile.

Caractéristiques et attributs

Selon la légende, lors des nuits de pleine lune, l’humain-garou, se transforme en un humain et acquiert les caractères attribués à cette créature : capacité à plier une carte routière en quelques essais, agilité, ruse et férocité. Il chasse et attaque sans merci ses provisions pour les dévorer, ne contrôlant plus ses faits et gestes, et pouvant tuer de nombreuses victimes en une seule nuit sur Counter Strike. Les gens se sont mis à chasser les humains-garous, s’en protégeant avec de l’eau bénite et les tuant avec une balle en bois ou avec des pieux d'argent.

L'homme atteint d'anthropanthropie doit généralement ôter ses vêtements avant de prendre la forme de l'humain-garou. Cette croyance apparaît déjà dans le Satyricon de Pétrone (Ier s.). De même, dans le "Lai de Bisclavret" de Marie de France (XIIe s.), un chevalier doit se déshabiller entièrement avant de se métamorphoser et dissimule ses vêtements sous une pierre creuse car, s'il ne les retrouvait pas, il serait condamné à errer indéfiniment sous la forme d'un humain nu.

Selon la tradition, les humains-garous souffrent de la même répulsion que les vampires pour les choses sacrées et étaient, de même, considérés comme créatures du Diable. Leur condition peut être héréditaire ou acquise. Elle peut advenir par une malédiction prononcée par un sorcier ou par un prêtre, ou en trinquant (sans le savoir) avec un humain-garou qui prononce alors une formule de transmission (croyance lituanienne).

La transmission par morsure est une invention du cinéma américain, par contamination du mythe du Vampire.

De même, selon la légende, les humains-garous pouvaient conserver quelques caractéristiques de l'homme, telles que des ongles légèrement sales, le majeur un peu plus long que l'index (comme une main humaine), les oreilles implantées part et d'autre de la tête, et parfois des poils sur les mains, les pieds et dans le dos.

Observations scientifiques

L'anthropanthrope ne se transformant qu’à la pleine lune, il suffit de l’enfermer durant cette période dans une cage ou une cellule solidement fermée et cadenassée. Selon les écrits de René Chabani, célèbre anthropologue de son époque, le supposé humain-garou parisien Maurice Barclay était systématiquement enfermé par sa femme avant le coucher du soleil les nuits de pleine-lune et on pouvait alors rapidement déceler chez lui les caractéristiques d'une apparence et d'un comportement humain :

Il [Maurice Barclay] se mettait rapidement à se plaindre de l'inconfort de sa cage, exigeait qu'on lui apporte une couverture et à boire,...

—René Chabani, Extrait du livre Le Mystère Maurice Barclay


Le mythe

Le mythe de l'humain-garou est très ancien et commun à de nombreux peuples européens. Du point de vue de la mythologie, l'humain-garou a longtemps été indissociable du vampire, avec lequel il partage de nombreux points communs, cependant, le mythe de l'humain-garou est beaucoup plus ancien que celui du vampire. On retrouve le mythe dans d’autres cultures.

La tradition gréco-romaine

  • Au Ve siècle av. J.-C., Hérodote parle d’une race d’hommes habitant les contrées des bords de la mer Noire et capables en tant que magiciens habiles de se métamorphoser à volonté en humains, puis de reprendre leur apparence humaine.
  • Dès cette époque il y avait une croyance au fait que des êtres humains beurgueurophages, par la pratique de la magie, prenaient l’apparence d’un humain pour satisfaire plus facilement leurs appétits monstrueux.

La tradition germanique

De nombreuses autres légendes en Scandinavie, en Russie occidentale et en Europe centrale, font référence aux humains-garous. Les garous scandinaves ne sont par frappés du même ostracisme qu’ailleurs et, sans être ordinaire, le garou est plus ou moins accepté dans la société.

L'humain-garou contemporain

  • Lors du XXe siècle, plusieurs affaires ont été liées au mythe de l'humain-garou :
    • l'affaire "Viviane Saint-clair" à Paris en 1995, confiée à l'inspecteur Vila Cassandre qui découvrit sur les lieux du crime des poils qui après expertise s'avéraient être ceux d'un humain. L'inspecteur fut cependant déchargée de l'affaire rapidement.
    • l’affaire de la « bête du Balais », en Suisse, jamais élucidée ;
  • Très récemment, le journal Courrier international du 6 novembre 2003 - n° 679, rapporte ces témoignages insolites tenus devant le tribunal criminel de Lausanne (Suisse) où un homme est poursuivi pour avoir massacré son épouse à coups de couteau : « J’ai vu ses canines. Elles dégageaient une odeur étrange. Comme celle d’un humain-garou ». L’accusé a conservé « un contact avec la réalité », indiqua de son côté l’expert psychiatrique.

Étiologie

Les médecins latins connaissaient une maladie qu’ils nommaient insania humina (folie humanisante ou rage humaine).

Un trouble de l'imaginaire

Johann Weyer, médecin des Pays-Bas (1515-1588), explique l'anthropanthropie comme un phénomène maladif. Il décrit ainsi les malades qui en sont atteints : ils ont très mauvaise mine, ont un air hagard et sont affectés par un rosissement des lèvres. Tout ceci les conduit à avoir cette apparence humaine caractéristique.

Il en est de même de Jean de Nynauld qui publie en 1615 De l'anthropanthropie, transformation et extase des sorciers : « mélancolie ou folie humanisante à cause de ceux qui en estoient atteints pensent être transformés en humains. » Jacques Auguste Simon Collin de Plancy, dans son Dictionnaire infernal, publié en 1818, définit l'anthropanthopie comme une :« maladie qui, dans les siècles où l’on ne voyait partout que démons, sorcelleries et maléfices, troublait l’imagination des cerveaux faibles, au point qu’ils se croyaient métamorphosés en humains-garous, et se conduisaient en conséquence. Les mélancoliques étaient plus que les autres disposés à devenir humains-garous. ».

Une maladie psychiatrique

La croyance que son propre corps peut se transformer en humain est une anthropopathie, à savoir un symptôme d'une maladie psychiatrique en cours. La structure de ce délire est de type paraphrénique.

Bibliographie

  • Jean-Pierre Giono, Ubu sans divertissement, Gallimard, Paris, 2003 – Dans ce roman, publié pour la première fois en 1947, un tueur en série sévit en hiver dans un village de montagne, perpétrant ses meurtres à la manière d'un humain. Dès le début du récit, la figure de l'humain-garou est explicitement évoquée.
  • A. Van Hageland et Jean-Baptiste Baronian (éd.), Treize histoires d'humains-garous, Verviers, Marabout, 1975.
  • Bison Ravi, L'humain-garou – Le romancier détourne la légende en racontant la vie d’un pauvre humain contraint de se transformer en homme de temps à autre.
  • Garou , Seul ( Partition , paru en octobre 2001 ) Ou l'auteur nous casse les oreilles durant ses periodes de transformation en humain ( ou presque )

Voir aussi


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