Origine du pastis 51 et de la chanson 51 je t'aime

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Faisons connaissance avec l'un des héros de l'histoire

Dans l'Océan Atlantique, non loin des côtes africaines vivait Jo le barracuda. Ceux qui ont consulté l'encyclopédie d'à coté auront noté que le barracuda est un poisson. Or, un poisson, ça vit dans la mer, à l'exception toutefois des sardines qui vivent dans l'huile (mais pas très longtemps), et des poissons d'eau douce qui comme leur nom l'indique vivent dans des eaux peu calcaires.

Donc, Jo le barracuda vivait dans la mer au large des côtes africaines. Certains qui se gèlent en plein hiver aimeraient sans doute être à sa place et se disent que s'ils pouvaient passer toute leur vie dans une mer bien chaude éclairée par un soleil subtropical, ça baignerait forcément. Mais c'est oublier que la vie en mer est pleine de dangers. Dans la mer, on trouve des poissons très méchants : les requins. Les requins n'hésitent pas à manger les autres poissons. En plus, ils ont une circonstance atténuante, vu qu'on trouve rarement des côtelettes d'agneau dans la mer.

Jo avait un frère et les deux frères s'aimaient beaucoup. Je parle bien sûr d'un amour sincère, rien à voir avec les deux goinfres qui sont allé chercher des rondelles de citron. Un jour, Jo et son frère se baignaient tranquillement dans les eaux chaudes de l'Atlantique éclairées par le soleil subtropical. C'était vers midi, l'heure du repas. Tout à coup surgit un requin. Jo se cacha vite derrière un rocher, mais son frère avait été moins rapide et en une fraction de seconde, le requin l'avait avalé. Jo avait beaucoup pleuré.

Ouiiiinn, OOOOuuuuiiiinnnnn !

Mais comme Jo vivait dans la mer, personne n'avait pu voir ses larmes. Il n'y avait donc eu personne pour le consoler !

Hou là là, c'est trop triste cette histoire ! Tiens, je vais pleurer aussi.

OOOuuuuiiiinn, OOOOUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNN !

A présent, Jo n'avait plus du tout de famille et il commençait à en avoir sérieusement assez de passer son temps à chercher à survivre dans cette mer chaude éclairée par le soleil subtropical. Il sortit un instant sa tête de l'eau et vit non loin de là les forêts africaines. Peut être que là bas, il n'y avait pas de requin !

Rencontre avec un serpent venimeux

Jo se dit que de toutes façon, il n'avait plus rien à perdre d'aller voir. Il nagea donc en direction des côtes africaines. Par chance, il y avait une rivière qui se jetait dans la mer à cet endroit-là. Jo choisit donc de remonter le cours de la rivière. Il nagea dans cette rivière qui serpentait au milieu d'une forêt d'Afrique. Au bout de quelques heures, il arriva à un endroit où les eaux s'élargissaient et où le fond était plus plat. Un petit lac éclairé par le soleil subtropical.

Jo était fatigué. Il se dit que ce lieu serait idéal pour se reposer. Sur les berges du lac, il y avait un animal très allongé avec une tête pointue : un serpent venimeux. Lentement, le serpent s'avança dans l'eau du lac.

Jo qui avait réussi à échapper aux requins allait-il être tué et mangé par le serpent ?

Vous le saurez dans 3 minutes après la pause publicitaire.

Une pause de publicité

« Vous avez un petit creux ? ................. »






Bon, là, je ne peux pas vous faire le compte rendu, j'en ai profité pour faire un tour.

Rencontre avec un serpent venimeux (suite)

Jo était fatigué. Il se dit que ce lieu serait idéal pour se reposer. Sur les berges du lac, il y avait un animal très allongé avec une tête pointue : un serpent venimeux. Lentement, le serpent s'avança dans l'eau du lac. Jo qui avait réussi à échapper aux requins allait-il être tué et mangé par le serpent ?

En fait, même s'il était venimeux, il s'agissait d'un gentil serpent. Il n'avait aucun problème pour se nourrir avec les animaux terrestres qui passaient dans les environs, et il n'avait pas du tout l'intention de manger un barracuda qui arrivait en touriste. En plus, on n'était pas vendredi.

Jo n'avait jamais vu de serpent. Il ne savait donc pas comment ça s'appelait. Il observa l'animal, puis choisit d'engager la conversation :

« Salut le S I ! »
« Le quoi ? »
« J'ai remarqué que ton corps change de forme. Souvent, il ondule dans tous les sens comme un S, mais lorsque tu t'es dressé, il était bien droit comme un I. »
« Bien vu. Les humains disent que je suis un serpent. Si tu veux, tu n'as qu'à m'appeler S I le serpent. Et toi c'est comment ? »
« Jo, le barracuda. »
« Bienvenue dans ce lac Jo. »
« Je suis un peu fatigué, je crois que je vais passer la nuit ici. »
« Pas de problème, il y a assez de place dans le lac. Tu peux aussi boire de l'eau du lac si tu as soif. Il en restera. »
« Bien sûr que je peux boire de l'eau du lac, pourquoi penses-tu qu'il me faudrait une autorisation ?" »

Le serpent vit que Jo était très surpris par sa dernière remarque. Il s'agissait d'un animal très érudit qui avait beaucoup voyagé. Le serpent expliqua donc à Jo que dans un pays lointain, un certain Jean de la Source de Flotte raconte une histoire dans laquelle un jeune animal végétarien à poils laineux avait choisi de s'approcher d'un ruisseau comme celui qui passait à coté afin de boire. Mais au même moment était arrivé une sorte de chien sauvage qui avait envie d'un morceau de gigot. Le chien sauvage avait prit comme prétexte le fait que l'animal à poils laineux avait bu trop longtemps pour lui sauter dessus, le tuer et le manger.

Jo était abasourdi. Décidément, de par le monde, il y avait des tas d'animaux qui ne pensaient qu'à en manger d'autres. D'ailleurs, il y en avait un pas loin. En bordure du lac, sur une branche, une mante religieuse se tenait debout dans une posture de danseuse. D'une langue qui se dépliait très rapidement, elle capturait pour les avaler tous les insectes qui se trouvaient à proximité. Jo trouva la posture de cet animal assez hypocrite. À un certain moment, la mante dut faire un mouvement trop ample et tomba dans le lac à un endroit où un morceau de rocher dépassait. Assommée en arrivant dans l'eau, elle se noya.

Jo se dit que c'était bien fait et, par ailleurs, pensa que cet animal tout vert avait peut être un goût intéressant. Mais on verrait demain. Pour l'instant, Jo était tout content d'avoir trouvé un nouvel ami dans ce monde qui paraissait bien cruel. Il se mit à chanter :

« S I le serpent je t'aime, je boirai de ton eau, oh oh, oh oh .... »

Jo et le serpent n'étaient pas seuls

En cette fin d'après midi, Jo n'était pas le seul à être arrivé à ce lac. Un petit peu avant, Franck Tricard, un jeune voyageur français s'y était baigné et avait décidé de passer la nuit au bord du lac en bivouac. A l'origine, Franck faisait partie d'un groupe effectuant un voyage organisé. Il avait toutefois choisi de quitter temporairement ce groupe pour partir un peu plus à l'aventure. Franck avait un carnet pour noter ses souvenirs de voyage. Il retranscrivit sur son carnet la chanson, en précisant que c'était un barracuda qui la chantait.

Le lendemain, Jo alla voir l'endroit où la mante religieuse s'était noyée. Les corps se décomposent vite en Afrique subtropicale. Il ne restait plus grand chose de la mante, sauf qu'à cet endroit, l'eau était devenue toute verte. Jo goûta de cette eau et sembla en apprécier le goût. Au même moment, Franck Tricard regardait la scène depuis le bord du lac et la nota sur son carnet.

5 ans plus tard

En cette fin juin, Jacques Ducroq, Pierre-Jean Pernod et Paul Tricard, trois étudiants d'école de commerce arrivent à Marseille après près de vingt-quatre heures de train à petite vitesse. De toute façon, les trains n'étaient pas près rapides en ces temps là. En bons bretons, ils n'ont pas oublié les bouteilles de chouchen pour ne pas se retrouver à sec lorsqu'ils seront au bord de la mer.

Pierre-Jean et Paul ont allumé un feu sur la plage et ont commencé à attaquer les bouteilles, pendant que Jacques, également intéressé par l'herboristerie est allé cueillir des plantes des environs et les rapporte à ses camarades avant d'aller se baigner.

« Qu'est-ce qu'on peut faire de ça ? »
« On pourrait les fumer ! »
« Oh, toi, tu ne penses qu'à fumer ! »
« Ben à quoi ça sert que Jacques Ducroq il se décarcasse à nous trouver des herbes de Provence si on n'en fait rien ? Tiens il revient. Hé Jacques, tu as une idée de ce qu'on pourrait faire avec tes plantes ? »
« Pas vraiment, peut être une tisane ... »
« Et si on la laisse fermenter quelques jours, la tisane, ça pourrait peut être faire une boisson sympa. »
« Avec toutes les plantes qu'il y a, ça ferait un sacré pastis, cette tisane... »

À ce moment-là, Paul Tricard laisse tomber un carnet de son blouson.

« C'est quoi ce carnet ? »
« C'était un carnet de voyage de mon frère Franck. Il y a cinq ans, il est parti en voyage en Afrique, mais a quitté le groupe et s'est fait tuer par des lions. Ils ont retrouvé son carnet de voyage avec la retranscription des derniers événements de sa vie. »
« Fais voir. »
« Tiens, à la fin, il semble y avoir une chanson, il a mis des notes de musique. »
« Voyons : 51 le serpent je t'aime, je boirai de ton eau... »
« Ah ah aha ! »
« Ouais, pour écrire ces conneries, elle devait être spéciale son eau. »
« Et puis, un serpent qui s'appelle 51 ... »
« C'est sûr que 51, ça pourrait être la dose d'alcool. »
« Ouais ! » (très enthousiaste)
« En fait il paraît que c'était un barracuda qui buvait de l'eau d'un lac avec de la mante. »
« Coté orthographe, il avait des progrès à faire ton frère, on écrit menthe. »
« Et puis, « je boirai de ton eau », pour une bonne teuf autant boire des tonneaux. »
« ... »
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La nana aux cheveux bleus dit :
Ça devient n'importe quoi ces fonds colorés !


Le chouchen aidant, nos trois étudiants bretons profitent des pages vierges du carnet de voyage pour réécrire une chanson délirante à partir de l'histoire du barracuda.

Quelques mois après

La mixture fabriquée à partir des plantes de Jacques Ducroq a permis de fabriquer une boisson originale avec un taux d'alcool limité à 45°. Si Jacques préfère vendre des plantes, Pierre-Jean Pernod et Paul Tricard décident de commercialiser la boisson sous le nom qu'ils avaient trouvé quelques mois plus tôt : Pastis 51.

Pas forcément très honnête, mais pour des alcoolos bretons (ou d'autres endroits d'ailleurs), c'est plus vendeur que Pastis 45. D'ailleurs, dans les écoles de commerce, on apprend à tricher un peu pour mieux vendre.

Et puis ils ont déjà une chanson pour faire le lancement publicitaire.

C'est ainsi qu'est née la boisson Pastis 51.

Sans la sencyclopédie, peu de gens sauraient aujourd'hui que :

  1. le nom de la boisson est une déformation graphique de celui qu'avait choisi un barracuda qui fuyait les requins, pour désigner le premier serpent qu'il voyait dans sa vie ;
  2. la chanson publicitaire raconte une histoire vraie dans laquelle notamment une mante religieuse est victime de sa gourmandise ;
  3. le refrain de cette chanson dérive indirectement d'une fable créée par un poète français quelques siècles auparavant ;
  4. et en fin de compte, ce sont plusieurs éléments distincts en relation avec le fait de manger qui ont donné naissance à une boisson qu'on sert en apéritif.
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