La fête des voisins sans celui du deuxième qui est fâché avec tout le monde

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Origine

L'affiche de la fête des voisins sans celui du deuxième qui est fâché avec tout le monde, annulée en 2007 suite aux protestions des second-étagiens

C’est une fête à l’origine française et même parisienne soit dit pour commencer. L’idée, qui a germé en 1999 dans l’imagination perverse d’un militant de l’association « fêtes et massacres », consiste à réunir les voisins de l’immeuble un jour donné (cette année le 27 Mai 2023) sans le voisin du deuxième qui est fâché avec tout le monde. Elle a toujours lieu après la fête de Pasqua, mais ça n’a strictement aucune importante. Si le caractère quelque peu restrictif de la célébration a causé son relatif échec lors de la première édition (la plupart des voisins ne connaissant pas le voisin du deuxième ne savaient pas s’il était fâché avec tout le monde), la deuxième édition a en revanche été un franc succès. Les voisins, prévenus à l’avance cette fois, se sont soigneusement et collectivement arrangés pour se fâcher avec le voisin du deuxième, voire les voisins du deuxième dans le cas probable qu’il y ait plus d’un appartement au deuxième étage. L’exhaustivité n’est cependant pas requise pour pouvoir participer.

Déroulement

Voici la fenêtre du deuxième étage d'un immeuble juste avant son Ouverture le soir de la fête

Le soir de la fête proprement dite, l’ensemble des voisins d’un immeuble se donnent rendez-vous dans la cour du même immeuble sous les fenêtres du voisin du deuxième, amenant qui des chips, qui des saucisses cocktails, qui de la liqueur de banane, qui du vin champagnisé (souvent les voisins du cinquième). Le rituel fonctionne s’il manque le voisin du deuxième à condition qu’il soit fâché avec tout le monde. S’il est, pas exemple, parti à la fête des bras coupés de Bouloulou-bantou-bantou, cela n’est pas drôle et autant mater Les Enfants du Paradis que de se faire chier à discuter évacuation des chiottes et garage à vélo. Les bonnes conditions réunies, veiller tard sous les fenêtres du voisin du deuxième après quelques verres de liqueur de banane permet souvent de déclencher l’Ouverture de sa fenêtre, l’apparition du voisin les deux mains levées vers la foule des voisins, criant : « Ce n'est pas un peu fini ce bordel ! » Alors le rituel est accompli, la fête des voisins est réussie et chacun peut rentrer tranquille non sans avoir auparavant copieusement insulté le voisin du deuxième, voire craché sur sa porte en passant (dans le rite byzantin).

Préparation du fâchage

La principale préparation consiste à se fâcher avec le voisin du deuxième. Cela peut être long et difficile, mais rentable puisqu’une fois l’opération réussie une année, il y a fortes chances qu’elle le soit durablement. Si le voisin a déménagé il faut tout recommencer. Les méthodes les plus couramment employées demandent toutes d’avoir au préalable identifié le bon voisin.

  • Tirer la langue au voisin du deuxième quand on le croise dans l’escalier,
  • Se plaindre régulièrement de ses enfants qui jouent au foot dans le salon au-dessus du vôtre à l’heure de Claire Chazal
  • S’il n’a pas d’enfants, se plaindre de ce que lui-même joue au foot à l’heure de Claire Chazal
  • S’il est en fauteuil roulant, se plaindre que son infirmière à domicile joue au foot à l’heure de Claire Chazal
  • Frapper en chemise de nuit à sa porte en compagnie d’autres voisins passablement énervés du bruit des touches de son piano électronique quand il joue avec un casque
  • Déverser dans sa boite aux lettres des prospectus, publicités, peaux de bananes, verre pilé …

La combinaison des différentes approches permet une amélioration des résultats du fâchage de l’ordre de 80 % selon une étude de l’INSEE qui précise qu’il « arrive que les efforts conjugués de voisins minoritaires dans la copropriété entraînent leur fâchage avec le reste de l’immeuble. Auquel cas l’effet est complètement raté, et la fête annulée. »

Évolution

Cette fête réactualise la fête au bouc émissaire considérée comme arriérée à l’aube du XXIème siècle. Cet article n’a pas pour objet d’expliquer le rituel associé à cette fête-là. Le marketing de la fête des voisins sans celui du deuxième qui est fâché avec tout le monde a été assuré par l’agence de pub L’Agence De Pub qui est fière d’avoir contribué à la restauration du lien social et combattu l’anonymat des grandes villes. Pourtant ce n’était pas une mince affaire avec un nom à rallonge pareil. Les répercussions sur la société ne se sont pas fait attendre : en premier lieu il est devenu difficile de vendre et de louer les appartements situés au deuxième étage des immeubles parisiens. Pas cons, les acheteurs ont vite compris le truc. Le prix des-dites appartements a chuté de 70 % en 5 années (toujours selon l’étude de l’INSEE précédemment citée) entraînant la banqueroute de leurs propriétaires. Ceux-ci se sont rassemblés au sein de l’association AFSE (Association Française des Second-Etagiens) qui réclame l’interdiction de la fête au nom de la discrimination subie par les second-étagiens, interdite par la constitution. Elle a ainsi été annulée en 2007.

Cependant, son inscription dans les mœurs de la population a entraîné la multiplication de manifestations du même type, de variantes, qui fleurissent un peu désormais partout dans l’hexagone : la fête des voisins sans les chinois, la fête des voisins sans ceux qui disent pas bonjour à la concierge (soutenues par les Concierges de Paris), la fête des voisins sans les vieux du rez-de-chaussée (l’ouverture de la fenêtre et la réplique du vieux du rez-de-chaussée qui s’ensuit est considérée comme un excellent augure), célébrant un peu partout l’ostracisme et l’exclusion. La dernière née, la fête des voisins sans ceux qui font la fête, a engendré des querelles de spécialistes quant à qui devait y participer.


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