Humour hypnotique

Un article de la désencyclopédie.
Aller à la navigation Aller à la recherche
« Ris ! Ris ! Ris ! »
~ David Copperfield

Non, c'est pas comme ça qu'on fait, MÔSSIEUR Copperfield ! Toi, pour faire disparaître les choses, t'es très fort, mais pour ce qu'il s'agit de faire disparaître, t'es aussi doué qu'une écrevisse boiteuse ! Bon allez, va ! Je serai ta jambe de bois. Ensemble rendons hilare par HYPNOSE !

DRIIIIINNNG !!!!!!!

Allo l'AFP ? Vous voulez une nouvelle ? Pas d'problème, j'vous envoie une bombe !

Désolé on m'a appelé ! C'est que gagner sa vie en tant que coach d'humour hypnotique fait de vous quelqu'un de très demandé. On en était où ?

LA MÉTHODE

Bon, quels sont les ingrédients de cette petite cachotière d'hilarité ?

Bon, quels sont les ingrédients de cette petite cachotière d'hilarité ?

IL NOUS FAUT UN OIGNON
UN ÉNORME OIGNON TRANSGÉNIQUE

Celui-ci fera l'affaire :

Onion white background.jpg

Tu auras pris soin de l'éplucher avant la séance d'hypnose. Et puis ensuite, il nous faut

une tite blagounette

Pour cela, recherchez-en une bien profond dans votre bon vieux panier à bides. Voici la mienne (ouais je l'ai cherché bien profond celle-là hahaha !) :

C'est 2 vaches dans un pré. L'une se tourne vers l'autre et dit :

— Regarde !
— Quoi ?
— J'ai 2 carottes dans les naseaux !

Voilà pour les ingrédients.

La recette

Le principe de l'humour hypnotique est fort simple, voire peu difficile. Muni de la profonde blagounette, vous faites regarder l'oignon de très près à votre sujet pendant une bonne dizaine de minutes. Vous lui aurez demandé auparavant de ne jamais cligner des yeux, surtout quand ça pique. Laissez l'oignon agir avec ses talents d'hypnotiseur et prendre possession de votre sujet. Puis, d'une voix apaisante, savamment distillée au compte-goutte, vous lui raconterez l'histoire des 2 bovins. Regardez, il pleure d'hilarité. Là j'ai envie de dire : C'EST GAGNÉ !

Ah oui ça marche ?

Bien sûr, la méthode a été scientifiquement validée en été par des nerds en blouse blanche munis de tubes (les tubes de l'été !!! HAHAHA !!!). C'était pas une paire de manches, car pour analyser les forces en jeu, l'expérimentateur devient plus qu'un observateur. Il s'implique de par sa simple présence dans le champ de forces (ou sphère d'influence) de l'oignon. Comme il pleure, il n'est plus tout à fait neutre vis-à-vis de son expérience, il la biaise. L'expérience bien biaisée ne sert donc plus à rien et tombe dans le caca.

La seule façon de bien faire était donc d'observer de très loin par un vent nul.

Comment on s'y prend pour de vrai

Le bon protocole était de mettre 2 oignons de force égale l'un en face de l'autre, et de les observer tendrement de loin en hurlant la blagounette :

C'est 2 vaches dans un pré !!!! L'une se tourne vers l'autre et dit :

— Regaaaaaarde !!!!!!!!!!
— Quooooooiiii ???!!!!!!!!
— J'ai 2 carottes dans les naseaaaaauuuuuuux !!!!!!!!

Pour une fois, les résultats ne se sont pas fait attendre. Je vous présente Mr Résultats. BONJOUR MR RÉSULTATS ! Il paraît que vous allez nous donner des bonnes nouvelles !

Je veux dire, pour le test des oignons.

Bon tu accouches ?

Instant 0
Onionface.jpg


20 minutes plus tard
Onionface2.jpg


50 minutes plus tard
Onionface4.jpg

Mais c'est quoi ça ?


2 heures plus tard
Onionface3.jpg


C'est tout ????

C'est magnifique d'émotion, merci Mr Résultats !!!!

Mon aventure

Quant à moi, j'ai ouvert mon propre journal d'expédition, à défaut d'avoir fait la moindre expédition. Mes critiques sceptiques n'ont je pense pas le moindre souvenir qui pourrait contredire ce que je vais révéler immédiatement.

Voilà comment se passa la Grande Expédition du 24 janvier 1806. Avec mon couteau, je pratiquais directement une entaille sur le flanc sud-est du bulbe, sans avoir pelé au prélable. Mon assistant Duncan et moi-même menèrent la percée vers le cœur du noyau.

Plus nous avancions, plus les murs suintaient le jus d'oignon. L'air en était saturé, tout devenait irrespirable. Nous pûmes cependant établir que la structure interne en rondelles concentriques se prêtait mieux à un parcours en ligne droite du dehors vers le centre, plutôt qu'en spirale convergeant vers le centre. Nous avions, malgré le caractère extrême de la mission, fait le bon choix.

À la moitié du rayon, Duncan commença à émettre des doutes. Il se plaignait comme une petite fille. Notre lucidité était certes salement altérée. Nous pleurions à chaudes larmes, à la fois des yeux et du nez, et heureusement que nous n'avions qu'une paire d'yeux et de narines. Quant à moi, j'avais des oignons dans les pieds, sur les épaules, dans le dos, derrière les oreilles. Autant dire que nous en avions plein le cul.

« Chef, j'en ai marre, je suis une petite fille, je veux rentrer à la maison, je ne suis qu'une petite fille, je... »

« Tu n'es qu'une petite fille, Duncan. Alors retourne d'où tu viens, moi j'ai une fierté qui ne supporte pas le renoncement. Je suis un grand garçon maintenant, bientôt je pourrai remplacer papa symboliquement. »

Après quelques reniflements morveux, il retourna sur ses pas. Je ne le regardais même pas partir.

J'avais du mal à concentrer ma pensée en un point précis de l'espace. J'avançais en sanglotant, le couteau faisant voler des copeaux ici et là, au hasard la chance. Puis j'entendis le hurlement strident de Duncan, plus exactement celui d'une petite fille qui se fait absorber par des parois en rondelles vivantes carnivores. J'étais prêt d'abandonner, je ne voyais strictement plus rien, puis je vis le noyau. Dedans je trouvai une vache énorme. Je ne voulais pas le croire, mais la voilà qui s'avançait vers moi, du pas parfaitement réaliste du bovin nonchalant. Elle lança : « Regarde-moi ! » Mais non, c'était hors de question. Tout mais pas ça. Néanmoins, la noble curiosité l'emporta et je demandais, distant : « Quoi ? » « J'ai des carottes dans les naseaux ! »

—Mon journal du 12 juin 1945

Le rite initiatique

Vis-à-vis de l'hypnose, force est de constater qu'on a tendance à demander la lune. Renforcé par mon vécu et ma solide expérience, je vais faire mieux que ça : je vais vous la donner.

Dans l'ombre de la nuit, nous pénétrons profondément dans la forêt, là où tout le monde peut se perdre humainement. N'importe quelle méthode de perte de l'orientation sera tolérée. Je décide de suivre en première intention mon intuition hors du commun des mortels. Quelque soit le chemin emprunté, nous allons invariablement atteindre une clairière caressée par les rayons pâles d'hélicoptère de la lune.

Comme prévu, nous nous perdons, et nous rejoignons sans encombre la clairière entourée par les cyprès. Des ossements mélancoliques jonchent le pré humide. La pleine lune est un flambeau blafard brûlant froidement au zénith.

Coucou c'est moi ! Remarquez bien que les bajoues sont à cause de la citrouille.

J'établis mes quartiers et je dispose mes ouailles en rangs. Voilà comment j'étais masqué : ma tête était contenue dans une citrouille, et j'avais mis par dessus un chapiteau façon Klu Klux Klan. Devant eux, je conduis les rites d'invocation de Baphomet, en zappant tous les mantras vulgaires, le viol de sang de vierge, et le sacrifice de glande de putois, pour aller droit à l'essentiel : la descente de la lune.

L'objet de notre convoitise.

Par la seule force de mon esprit et quand même un peu du mot magique, j'enclenche l'engrenage de la descente. Très lentement, les yeux de mes cons disciples s'ébahissent. Au bout de 2 heures, la lune a déjà baissé d'un bon cran, nous avons déjà les larmes aux yeux, à part ceux qui se sont transformés en loup-garou et sont allés se tapir dans les entrailles de la forêt pour ronger quelques ossements trouvés. Quand elle est descendue assez bas, j'ai pris mon couteau de poche et j'ai essayé de la poignarder, en vain.

La lune tourne autour de nous, c'est donc normal qu'elle ne nous écrase pas.

4 heures passées. Nous constatons, même en louchant au maximum, un léger excentrage du trajet lunaire. La rumeur enfle. J'exhorte mes ouailles à ne pas sombrer dans le doute impie : « Nous suivons la bonne voie, mes frères dévots. En vérité, la lune ne fait que décrire une orbite autour de la Terre. Ce n'est qu'un pauvre satellite soumis comme tout le monde aux lois d'inertie de masse. »

Finalement la lune est passée derrière la cime des arbres et nous l'avons perdue de vue. Oh bien sûr, cela ne nous empêche en rien de faire profiter de notre savoir à ceux qui actuellement baignent dans le champ de force de l'oignon.

Il suffit tout simplement de hurler dans leur direction l'histoire des vaches dans le pré.

EH OH VOUS LÀ-BAS QUI BAIGNEZ DANS LE CHAMP DE FORCE DE L'OIGNON !!!!!!! C'EST 2 VACHES DANS UN PRÉ !!!! ALORS L'UNE SE TOURNE VERS L'AUTRE ET DIT DE LA REGARDER !!!! L'AUTRE ELLE DIT CONNEMENT QUUUUUOOOOOIIIIIII ???!!!!!!!! ALORS LA PREMIÈRE ELLE DIIT QU'ELLE A 2 CAROOOOOOTTESSS DANS LES NASEAAAAAAAAUUUUUUUUXXXXXX !!!!!!!!


691px-Pi-CM.svg.png  Portail des Sciences sérieuses



Cet article a une chance non nulle de figurer dans le Best Of ou de ne pas en être.
S'il vous a enthousiasmé, votez pour lui sur sa page de vote ! Ou pas.