Goulag

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Un Club en Sibérie profonde. Et ne me demandez pas où est passée la personne qui a posé des questions à propos de l'absence de neige.


En empruntant un ordinateur dans le local du Parti Communiste de ma commune auquel j'ai pu avoir accès grâce à mon adhésion de longue date, j'ai trouvé sur internet des descriptions des Club Goulag effarantes de mythes, et d'une haine anti-marxiste et anti-révolutionnaire digne d'un tchéchène dégénéré. C'est pourquoi j'ai la ferme intention de rétablir la plus stricte des vérités historiques sur ces lieux, témoins d'un temps idyllique où n'importe qui devrait objectivement admettre que le Paradis terrestre était situé en URSS.

Par amour du peuple

Le Goulag était un concept révolutionnaire (c'est le cas de le dire), permettant à tout citoyen des Républiques Soviétiques de partir en vacances pour quelque temps. En fait, le Club Med n'a rien inventé : ce qui attire les foules, c'est le sport, surtout quand c'est pour la construction d'un canal. Le Club Goulag avait l'ambition de faire naître chez l'ouvrier communiste une profonde admiration envers le camarade Joseph ainsi qu'une adoration inaltérable envers le marxisme.

Il est par ailleurs très important de situer le Club Goulag dans l'idéologie communiste : c'était un club totalement gratuit, où l'individu ne payait rien du tout pour venir passer des vacances agréables et offrant une expérience de vie enrichissante. Dans leurs grandes générosités, l'administration offrait souvent des voyages de plus de 6 mois, pouvant même aller jusqu'à des dizaines d'années pour les meilleurs citoyens.

Le concept a rencontré un vif succès et a été salué par les dirigeants du monde entier. Malgré le fait qu'elle soit dans l'aveuglement du capitalisme-franc-maçonnique, la communauté internationale a été tellement impressionnée que les Club Gougou se sont vu exportés dans le monde entier en servant d'inspiration à d'autres merveilleuses créations. On peut par exemple penser aux œuvres architecturales Dachau ou Auschwitz pensées par le peintre moustachu Adolf, ou au site Guantánamo construit par notre bien-aimé George. L'impact historique des Clubs Goulag a ainsi été énorme, en témoigne tous les manuels d'histoire du monde entier consacrant au moins un paragraphe afin de sensibiliser les élèves de tout horizons à la création stalinienne civilisatrice majeure du XXe siècle.

Voyage

Luxueux wagons du Goulag Express, modèles "Spezial Deportazion 666" de production germano-soviétique, pays les plus à la pointe de ce secteur ferroviaire. Notez les salles de bains privatives en marbre vert de Maurin, bien visibles sur le cliché.
Femmes cherchant un peu d'air pour ne pas enfumer tout le wagon avec la fumée de leurs cigares cubains, dont plusieurs boites étaient systématiquement fournies aux passagers pour agrémenter un peu plus le voyage.

La préoccupation qui animait toute la population à l'époque était de trouver le moyen le plus immédiat et le plus sûr d'entrer dans les Clubs Goulags. En effet, les admissions restaient élitistes, réservées aux citoyens qui s'étaient le plus démarqués.

Une méthode très appréciée était la stylisation des affiches du Parti : un coup de peinture enchantait toujours les autorités (le classique "Fuck Stalin" étant par exemple du plus bel effet), de même que quelques déchirures. Au delà, l'administration pouvait vous envoyer en vacances pour vous remercier de votre humour particulièrement croustillant : bon nombre de voyageurs avaient essayés les blagounettes sur le camarade Joseph : "ahahah!", on se tient les côtes, et on vous embarque.

Les voyageurs étaient tout d'abord conviés à un Centre de Rassemblement. Ils avouaient la raison de leur invitation, avec cette gentillesse, cette honnêteté qui caractérisait le brave communiste. Il était parfois nécessaire de les torturer pour qu'ils avouent plus rapidement mais cela sans leur faire mal du tout, évidement, en utilisant la technique de la torture douce.

Les passagers étaient ensuite priés de monter dans le Goulag Express. Le voyage était payé par l’État, et était organisé par le NKVD (Народный комиссариат внутренних дел, signifiant "Département d'Organisation des Clubs Goulags"). Prenons cet écrit, nous provenant des Mémoires de Dimitri Vladimirovitch [1] : "Ils nous attendaient, arme à la main, en nous encastrant dans des wagons insalubres, comme de vulgaires bêtes de ferme. Sans eau ni nourriture au cours des longues heures passés dans le train, les plus faibles ne pouvaient qu'agoniser dans la crasse, la poussière et la douleur".

Il est manifeste de voir dans cet extrait l’enthousiasme qui se dégageait des voyageurs, et leurs fébrilités à l'égard de leur séjour. Il faut quand même avoir en tête les blagues qui fusaient, l'atmosphère décontractée, les hommes qui passaient dans le train proposer cigare cubain ou cigarette, l'amitié entre les voyageurs et les membres du NKVD, l'ambiance festive et le bouteilles de champagnes ! Il y avait certes quelques problèmes en route, des trucs quoi, des gens qui .. bon, n'arrivaient pas forcément à finir le voyage ... mais l'odeur des cadavres partait avec du déo, donc tout était réglé.

Le paradis sur Terre

Voyageurs normaux dans des états normaux. Remarquez le fil barbelé, élément de pur style Art-Déco, ajoutant une touche supplémentaire de cachet dans une décoration déjà très soignée.

Le cadre changea beaucoup au cours du temps : au départ, la steppe sibérienne offrait aux voyageurs une inspiration, surnommée populairement "Putain, qu'est ce que je fous là moi". Devant le succès national de ce club, Joseph décida d'en ouvrir un autre, le Club du canal de la Mer Blanche, aussi appelé "Ta gueule et travaille". Finalement, pour contenter tout le monde, des Clubs Gougou furent ouverts un peu partout en URSS.

Dans les Club Gougou, les voyageurs avaient bien sûr tout à fait accès à l'électricité, en particulier celle qui passait dans les clôtures entourant chacun des Clubs, dont le courant montait dans les 500V. Pour l'eau, ils n'avaient qu'à réchauffer de la neige, pour pouvoir tranquillement boire une eau non-potable extrêmement saine. Et pour la viande, elle était faite sur place malgré l'absence de vaches, de moutons et de volailles. Les plus perspicaces auront noté la corrélation entre la production de viande et le nombre de disparitions mystérieuses de visiteurs, mais ce n'est que pure coïncidence, évidemment.

Les voyageurs pouvaient en outre profiter de la chance d'accéder à des chambres confortables et partagées, que ce soit avec d'autres hommes ou avec des rats pour les chanceux, ces sympathiques animaux de compagnie doublés d'un délicieux en-cas. Les éléments qui s'étaient particulièrement fait remarquer avaient même droit au privilège d'occuper les cachots, sortes d'hôtels cinq étoiles, avec pierre extra-fraîche et diète ultra-amincissante.

Les activités étaient aussi diverses que variées, mais toutes avaient en commun de participer à l'épanouissement de chacun des visiteurs. Ils pouvaient travailler leur musculature dans les usines d'armement, tout en stimulant leur résistance au froid en travaillant un soir de décembre dans une usine sans mur ni toit. Parfois, même, ils avaient droit à une chirurgie esthétique d'une incroyable efficacité, transformant leur visage du tout au tout à la faveur de l'explosion accidentelle d'un obus. On peut aussi penser à l'activité "chiens de traineaux", qui faisait le bonheur de tous ; même si, à la demande générale, il s'avère que les chiens étaient souvent remplacés par des voyageurs et le traineau par un rocher de 3 tonnes.

Par ailleurs, il faut noter la volonté des autorités de ne pas déraciner les paysans ukrainiens de leur travail de tous les jours. Ils avaient donc le droit de cultiver des patates et de la ciboulette tous ensemble à raison de 23 heures par jour. Le fruit de leur labeur était systématiquement légué à l'Etat, dans la plus pure tradition communiste de la reconnaissance du travail accompli. Pour améliorer la bonne humeur régnant dans les champs, les Gentils Organisateurs ("enculés de leurs mères" pour les intimes) donnaient des coups de fouets de temps à autre sur un dos déjà bien ensanglanté si possible : tout le monde éclatait de rire et continuait tranquillement son travail en sifflotant joyeusement.

Les voyageurs accédaient à une haute spiritualité à travers de longues périodes passées sans manger (il faut entendre par là, évidemment, des jeûnes volontaires et réjouis), leur permettant à côté de cela de perdre un poids considérable : les meilleurs arrivaient à descendre à une vingtaine de kilos (avant de mourir brutalement et tragiquement de manière inattendue). Cela permet sans doute de comprendre pourquoi le Club Gougou a été reconnu très rapidement comme étant d'utilité publique, en particulier dans ce rôle de lutte contre l'obésité. Toutes les études menées sur le sujet ont été unanimes : le nombre de personnes en situation de surpoids à la sortie d'un voyage au Club atteignait le taux extraordinaire de 0%, à peu près autant que celui concernant les Juifs qui revenaient des camps allemands !

Le gagnant 1954 du Concours photo du voyageur donnant l'air d'être le plus dépressif possible

Dans certains camps, les voyageurs ont eut le droit d'extraire de l'uranium sans aucune protection et se sont transformés en super-héros. Un voyageur s'est plaint, sans doute frustré et déçu de ses nouveaux pouvoirs : la punition a été globale, et l'activité "extraction de matières radioactives à main nue" a malheureusement été retirée du programme. De manière exceptionnelle, les autorités soviétiques ont accepté de retenter l'expérience à Tchernobyl, avant que des abru£^* de scientifiques occidentaux aillent faire courir des rumeurs infondées sur le pseudo-danger que cela aurait représenté, l'activité a alors dû être annulée une seconde fois.

Il a été dit que, chaque année, 10% des voyageurs décédaient dans des circonstances très obscures. C'est entièrement faux, encore un coup du complot judéo-capitaliste ! La réalité, c'est que 90% des voyageurs survivaient tous les ans, ce qui est très différent ! On a accusé les soviétiques d'établir une véritable censure de l'information autours des Clubs en étouffant beaucoup d'aspects. Certes, il conviendra d'être dans une démarche de totale transparence, et d’admettre qu'il y a eut quelques cas de décès dans les Club Gougou, mais c'est vraiment négligeable. En plus, une étude falsifiée a réussi à scientifiquement démontrer, en s'appuyant sur des rapports d'autopsies effectués par des charcutiers sous-payés, que les enfants étaient seulement morts de vieillesse et que les nourrissons s'étaient suicidés ; il n'y donc pas lieu de s'inquiéter. Pour d'autres cas, il s'agissait juste de personnes travaillant dans le froid sibérien et qui refusaient avec vigueur - malgré les supplications répétés des responsables - de porter un vêtement chaud.

En se basant uniquement sur les photographies de l'époque, on pourrait aussi croire que les voyageurs étaient un peu tendus, préoccupés, voire même complétement au bout du rouleau. Que nenni ! En réalité, ces photos étaient systématiquement posées, et le voyageur devait prendre la pose la plus triste possible. Les historiens estiment que cela permettait de limiter la jalousie au sein de la population et ne pas devoir gérer un sur-engouement des demandes de séjours.

Assistance psychiatrique

Il serait mensonger de prétendre que les Clubs Gougou n'ont profité qu'à une portion seulement de la population. En effet, les autorités soviétiques ont toujours été particulièrement touchées par le sort des minorités, et en premier lieu celui des dissidents mentaux ; dans cette optique, des hôpitaux psychiatriques ont ouvert dans plusieurs Clubs Goulag afin de donner un cadre sain et profitable au rétablissement des malades. Les pathologies psychiatriques traitées étaient diverses et variées : schizophrénie, dépression grave, croyance dans le capitalisme, volonté d'émigrer en dehors de l'URSS, refus de travailler dans des usines à toit ouvert par -10°C, etc ... Je ne pourrais pas faire la liste exhaustive des heureux élus qui ont bénéficié de telles largesses de cœur, mais je peux citer en exemple le cas de ce malheureux Jaurès Medvedev, biologiste de son état, victime de délires parano-contestataires et affirmant haut et fort que les avancées agronomiques imposées par le régime soviétiques n'était en fait qu'une manipulation de la propagande. Pauvre fou ! Heureusement, après deux ou trois lavages de cerveaux et 6 mois passés à l'isolement complet, la raison lui est revenue et il s'est rangé à la ligne du Parti.

Organisation interne

Afin de respecter l'esprit anarcho-syndical promu par la Révolution de 1917, il a été mis en place un système démocratique et populaire pour gérer les Clubs, qui avait en outre l'avantage d'être d'une efficacité sans égale : le génie du marxisme frappait encore. Prenez par exemple la commande d'une fourniture, disons un lot de papier toilette : il suffisait au Comité des Fournitures d'adresser une demande à la Commission de Gestion pour que celle-ci soit validée et le lot envoyé ; c'est d'une simplicité remarquable. Après, pour des raisons démocratiques, le Sous-comité des baraquements marxistes pouvait émettre un véto qui devait être validé par la Section révolutionnaire. Cela n'entravait cependant pas les pouvoirs de la Sous-section stalinienne, qui se réunissait trois fois par semaine à partir du premier Lundi du mois et qui se composait par votes à main levées ou coudées des membres de plus de quarante-sept ans de chaque baraques choisis au scrutin universel, puisqu'ils pouvaient soumettre une directive directionnelle en direction du Sur-comité des baraquements Nord-ouest, qui alors le photocopiait en l’annotant avant de la transmettre au Comité des Fournitures qui avait un délai de 8 jours calendaires pour examiner la requête. La Section néoléniniste, formée par le Sous-comité léniniste et l'Association estivale des tétraplégiques châtains clairs, pouvait alors faire soumettre un avis défavorable sur la couleur du PQ choisi au Comité central de Direction soviétique qui, après sa traditionnelle réunion du mercredi soir (sauf les années bissextiles), envoyait par courrier à enveloppe verte une recommandation au Comité des Fournitures. Cela ne concernait pas le Sous-comité des baraquements marxistes puisqu'il ne pouvait être consulté dans l'achat de fourniture, sauf si celle-ci était composée à plus de 39% de vodka ou en utilisant un formulaire 1955-CR-78PA de couleur rose saumon desséché. Enfin bref, rien de très compliqué.

Positivisme

Un mirador ? Exaspérant de stupidité, vous voyez tous comme moi une tour servant à la chasse aux caribous !

Une nouvelle vague de polémique fait rage à propos des Clubs Goulag. En effet, certains historiens proclament l'idée ahurissante et révoltante que les Clubs auraient été des camps de travaux forcés. Cette tendance historiographique, nommé officiellement "positivisme", est surnommée affectueusement par les anciens dirigeants soviets "Fait chier, on aurait pas dû ouvrir nos archives". Mais le positivisme est fort heureusement une pensée minoritaire et fait polémique partout dans le monde.

Pour vous montrer l'absurdité des arguments, prenons en un : ces pseudo-historiens osent avancer l'hypothèse selon laquelle la torture en vigueur dans les Clubs Gougou aurait amené la personne à ressentir un sentiment de douleur et même, accrochez-vous, que cela aurait fréquemment laissé des lésions graves ! Franchement, c'est scandaleux ! Les types qui ont dit ça sont vraiment d'une mauvais foi et d'une malhonnêteté intellectuelle inadmissible !

Précisions

  1. Pour ne pas faire honte à sa famille, qui a déjà eut à supporter cet anti-révolutionnaire (donc forcément kévin kikoolol de la pire espèce), j'ai pris soin de modifier le nom de l'auteur.


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