Comment ne pas déprimer à Emmaüs

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« Dis mon pote, t'as quelque chose contre les pauvres ? »
~ Un pauvre encore plus pauvre que vous !
« Emmaüs ? Encore un nom à coucher dehors. »

La situation est simple. Vous êtes tranquillement en vacances quelques jours chez vos parents, lorsque la voix de votre mère fait entendre cette proposition « Ça te dit d'aller faire un tour à Emmaüs avec nous ? » Et sans réfléchir vous dites oui !

On supposera d'ailleurs que vous ne dites pas Non, car sans ça, vous êtes en train de me casser tout mon effet !

Au moins, eux ne font pas de pub à la radio !

L'entrée du magasin

Sans vous douter de quoi que ce soit, vous sortez de la voiture et vous dirigez vers l'entrée de l'entrepôt. Un vieux sur le pas de la porte vous salue et vous lui rendez la pareille, puis vous franchissez la porte.

Et là...

... toute la misère et la tristesse du monde vous sautent au visage. Entre de vieux meubles poussiéreux ou des canapés délavés et branlants, passent quelques vieillards à casquette, une femme voilée de la tête aux pieds et une grosse dame habillée comme dans les Deschiens, scrutant les prix sur des gros autocollants blancs, marqués au feutre. Vous vous dirigez vers la zone de la vaisselle, tout y sent la poussière, le fêlé, le déjà usé, comme des affaires sur lesquelles le temps a coulé et qui se désespèrent de mourir. Au-dessus de ça, des peintures représentant des petits gavroches laids et à grosse tête censés faire sourire vous emportent dans une tristesse incommensurable.

Franchement, qui peut rester positif en voyant ça ?


Pour couronner le tout, l'ensemble du magasin est baigné par un bruit de Radio Nostalgie, qui crachouille depuis une vieille TSF depuis le rayon électroménager. Et vous savez très bien qu'il n'y a que deux endroits au monde qui passent Radio Nostalgie : la sandwicherie de Fouilgneu (avec sa spécialité de merguez pas cuite au pain rance) et le cabinet de votre dentiste.

Comment ne pas déprimer

Le Rayon Électroménager

Tiens, le Rayon Électroménager, et si j'allais y faire un tour, je pourrais trouver des pièces pour PC, ou bien des enceintes.

Et là...

Vous vous rendez compte que le seul modèle d'ordi trônant dans ce foutra d'objets moches et dépassés, c'est un mac pré-imac. Indésossable. De plus, la plupart des luminaires proposés à la vente ont des ampoules pétées, ce qui contribue au sinistre du rayon. Quant aux enceintes, la seule idée d'en toucher une, c'est frôler l'électrocution. Vous vous mettez à repenser à des soirs de pluies, à des pannes de courant en Ardèche et à des morts de chatons.

Et la radio fait entendre du Michel Delpech, qui visiblement n'aime pas la boue.

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Pedro est dans le coin

Hé, mais que voyez-vous ? Ne serait-ce pas Pedro, le copain de votre amie Martine, que vous n'avez pas vu depuis 6 mois ? Une bonne occasion de tailler la bavette. Vous vous dirigez vers lui, il vous reconnaît. Vous vous serrez cordialement la main.

Et là...

... une jeune nymphette brune sort de derrière les lampadaires et s'accroche à son bras en souriant béatement... et ça n'est pas Martine.

La suite de la conversation est assez gênante :

— Ha, ho, ça va toi ?!
— Oui, et toi ??
— Bien.... alors comme ça on vient souvent à.... Emmaüs ?
— Ouais... Des fois... Et toi, t'es venu acheter quoi ?
— Heu, je sais pas.... un grille-pain. Ouais, trop cool, regarde celui-là est à 4 euros. Et à part ça, alors.... comment va heu....
— Moi, moi. Ça va, je viens de te le dire. Et t'es venu seul ici ?

(Merde, qu'il ne me prenne pas pour un no-life qui n'aurait que ça à faire d'aller renifler la poussière dans un entrepôt tenu par des sans-abri !)

— Naaan, bien sûr. Whaaaa, t'as vu la blancheur de ce grille-pain ? On dirait même pas qu'il a servi !
— C'est pas tes parents là-bas ?

(Flûte, je vais passer pour un fils à papa !)

— Non, non... Je suis venu avec.... un pote.... Hé... Tu crois qu'il marche sur du 220 Volts, mon grille-pain ?
— Je sais pas. En tout cas moi, je suis venu avec ma petite chérie adorée (la nymphette pousse un petit cri proche de celui du lapin au moment de l'orgasme). On doit trouver des meubles pour notre future maison. Et toi, t'es casé ?
— Non... Whaaa, il est profond ce grille-pain en plus, t'as vu ? On peut presque mettre ma main dedans !
— En plus, j'ai trouvé un job génial. Je suis super bien payé pour presque rien faire. Tu fais quoi en ce moment ?
— Je suis au chôm... OH !! Mais regarde, j'avais pas vu, il y a un bouton ON/OFF sur ce grille-pain !! DINGUE !! Je crois que j'ai envie de courir vers la caisse tout de suite pour l'acheter. À plus tard, vieux !
— Ha, ok... bon bah, à plus.

Après cette conversation, vous vous surprenez à repenser à des attentes sous la pluie, au vol des corbeaux sur une lande grise, et à votre première rupture sentimentale dans l'arrière salle d'un abattoir spécialisé dans le découpage de petits lapereaux.

Et à la radio, semble larmoyer Françoise Hardy et son "tous les garçons et les filles de mon âge".

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Le vendeur

Histoire de ne pas avoir l'air totalement idiot suite à la conversation avec Pedro, vous prenez le gentil petit grille-pain dans vos bras et décidez d'en faire l'achat. Vous vous dirigez donc vers la caisse du rayon "électroménager" afin d'obtenir le ticket qui vous permettra ensuite de régler l'achat en caisse centrale.

Et là...

Vous faites 10 minutes d'attente car le vendeur, un gros homme joufflu d'une cinquantaine d'année est en train de discuter avec un autre client.

Vendeur : Ha, bah, moi, maintenant, je mets la date et l'heure sur les tickets. Parce que tu sais pas, il y a des gens qui essayent de me refourguer des faux tickets pour que je leur passe du matos.
Client : holalala.
Vendeur : Des romanichels sans doute. Ils squattent souvent par ici. Avec l'élevage en batterie, il y a plus de poules à voler donc ils se rabattent sur c'qu'ils peuvent.
Client loquace : Vous m'en direz tant.
Vendeur : Mais, je sais les reconnaître, ceux-là. J'ai le nez fin. Et ça se reconnaît à l'odeur.

(Il étouffe un rire gras.)

Client concerné : Hé bin...
Vendeur : Tiens, en parlant d'odeur, vous avez vu le noir d'avant ? À être bien sapé comme ça, il doit vendre de la drogue que ça m'étonnerait pas.
Client vindicatif : Je me dis quand même...
Vendeur : Vous avez raison, il a peut-être volé le travail d'une famille française.

Vous ne suivez pas le reste de la conversation, car vous êtes soudainement en train de repenser à ce reportage que vous avez lu sur les centres de rétention de sans-papiers. Surtout cet homme qui avait avalé des lames de rasoir afin de se suicider plutôt que de rester dans une cellule de 3m², nourri à la bouillie de rat et battu jour et nuit par des gardiens alcooliques, alors qu'il avait un diplôme d'ingénieur en physique sub-atomique et qu'il était pourchassé dans son pays pour avoir lâché un juron en présence d'un haut dirigeant de l'armée qui venait d'écraser sa femme et ses enfants en garant son char.

À côté du vendeur, la radiola vous envoi à la gueule le gros Johnny chantant une chanson des Beatles[1]

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Le rayon des cassettes vidéos

Ça y est, le vendeur s'occupe de vous, et il dépose balance votre grille-pain parmi les objets à retirer, derrière lui. Vous vous dirigez d'un pas aigri vers le bac à cassettes vidéo, imaginant pouvoir trouver un petit classique, ou avec de la chance, un de ces nanars introuvables qui fait le plaisir des amateurs. Vous fouillez le bac à cassettes vidéo...

Et là...

Votre madeleine de Proust !

...vous tombez nez-à-nez avec le coffret de la première saison de Friends. Prix estimé : 2 euros et 50 centimes.

Un Flash Back se glisse sous vos pieds et vous plongez à une époque qui ne semblait pas si loin. Vous étiez jeune et idéaliste, mais comme l'argent de poche de vos parents ne vous suffisait pas pour réaliser vos loisirs, vous travailliez le week-end dans un abattoir pour lapins.

Il fallait vous lever le samedi à 5 heures du matin, et traverser une partie de la ville à vélo dans le petit brouillard gris afin de rejoindre votre employeur. Puis, vous passiez votre journée à prendre des jeunes lapins qui venaient de naître, encore frais et pimpants de leurs premières années, le museau tout rose, et les éventrer afin de récupérer leurs intestins (qui après diverses transformations devaient servir de lacet pour des chaussures de sport.)

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Faites attention !
Attention ! Vous êtes en train de tomber dans un FLASHBACK !!!
Zut... trop tard.

En y repensant, vous pouvez encore sentir cette odeur de mélange "tripes + amiante" dont l'usine était perpétuellement imprégnée. Vous vous souvenez des discussions avec les trentenaires barbus, perpétuellement saouls qui étaient vos collègues de travail; de la façon dont le patron avait gentiment accepté de vous payer au black parce que vous aviez oublié de remplir une ligne sur votre fiche de renseignement, du matériel défectueux et des carences de l'entreprise [2].

Et puis, il y a eu Sylvie. Votre première petite amie, que vous aviez rencontré là-bas. Vous avez mis 3 mois avant d'oser lui parler, 3 mois pour lui demander de sortir avec vous, 3 mois avant de l'embrasser, et plus de 9 mois avant d'avoir l'autorisation de lui toucher les nénés. Lorsque ce jour arriva, elle vous avoua qu'en vérité, la semaine, elle sortait avec un gars de son lycée, et qu'elle faisait semblant d'être votre petite amie pendant le boulot parce qu'elle avait pitié de vous. Vous vous en souvenez comme si c'était hier. C'était dans le local poubelle. Il était 14h23, vous transportiez un plein seau d'entrailles de lapins encore frais.

Mais, enfin, vous aviez de l'argent. Et le premier cadeau que vous vous étiez fait, vous en rêviez depuis des mois, c'était le coffret de la saison 1 de Friends.

Plusieurs mois de salaire pour l'obtenir.... et aujourd'hui, même un kebab à moitié entamé vaut plus cher.

Au loin, vous entendez la voix beuglante de Lara Fabian en train de chanter une chanson d'amour niaise.

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Le disque hypnotise depuis 1905 !

Normalement, si tout se passe bien, vous devriez revenir au stand et vous dire « Quoi, un coffret de la première saison de Friends, chic, j'ai toujours eu envie de me l'offrir ! »[3]

Le rayon des jouets

Il est peut-être moche, mais c'est toujours votre ami!

Prix d'un léger sentiment nostalgique, vous foulez de vos pieds le rayon des jouets, avec ses vieilles peluches, ses posters Winnie l'ourson, ses puzzles incomplets...

Et là...

... vous tombez nez-à-nez avec un vieux puzzle en bois des "animaux de la ferme" qui ressemble à la réplique exacte de celui que vous aviez étant enfant. Avant que la vieille pointe de nostalgie ne remonte, vous remarquez aussi des voitures Majorette identiques à celles avec lesquelles vous jouiez étant gamin. Avec un petit sourire niais, vous vous tournez vers votre mère (qui passait par là tiens) et lui dites :

— Hé, Maman, regarde, on dirait les jouets que j'avais étant enfant !
— On dirait pas, ce SONT les jouets que tu avais étant enfant. Je les ai bazardés du grenier il y a deux ans lorsqu'il a fallu faire de la place pour la collection de Penthouse de ton frère. Par contre, je suis étonné que toutes ces saloperies soient encore là !

Avant, l'amour que vous portiez pour votre Lapin en Peluche n'avait pas de prix. Maintenant si, et ça ne vaut pas plus de 35 centimes.

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Le rayon des livres

Allez, hop, bon, youplaboum, le rayon des livres. Peut-être un endroit où vous trouverez un bon roman, un livre introuvable et qui se vend cher sur E-bay (la première édition du Seigneur des Anneaux, La Créature venue du chaos, voire Le Nécronomicon).


Au loin, vous entendez Mireille Matthieu se demander si Paris brûle.

Et là...

Au milieu de ces pages, 20 ans de poussières vous contemplent.

... vous tombez sur une vingtaine d'étagères contenant en vrac des produits périmés et des livres complètement idiots : Elizabeth Teissier qui prévoit le retour de la monarchie dans les années 80, la biographie de Charles Pasqua, l'intégrale des Angélique Marquise des Anges, des livres de S.F. de L. Ron Hubbard. Petit à petit, vous vous sentez écrasé par tous ces livres de mauvaise facture et par ce mélange absolument démoniaque : Goethe au milieu de la collection Harlequin, les livres dont vous êtes le héros parmi les recettes de cuisine, l'autobiographie de Loana au milieu des romans policiers. Vous n'en pouvez plus, vous commencez à vous sentir perdu, à angoisser et à suffoquer (sans doute aussi à cause de la poussière qui suinte de partout !) Si vous ne vous échappez pas d'ici, vous risquez la crise d'angoisse.

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Sauvé grâce à ça ? Qui l'eut cru ?

Le rayon friperie

Bon, un dernier tour au rayon des frusques, des fois que vous trouveriez de quoi faire un déguisement pour un bal costumé. Une petite vieille dans un coin surveille mollement le rayon, composé de vieux pantalons, manteaux, robes usées, etc... En haut, une pub pour Bathing Ape scande ce slogan mondialement connu : vielle marque d'habille our les clocherds.

Au loin, vous entendez la voix éreintée de Jackie Quartz chantant "Juste une mise au point."

Et là...

... vous vous rendez compte que ces fringues ressemblent étrangement à celles qui sont dans votre placard.

— Quoi, t'as revendu AUSSI mes vêtements, maman ?
— Ha non, moi j'ai rien fait !

Il faut vous rendre à l'évidence.... vous êtes habillé comme un clodo.

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Récupérer un objet

Avant de partir, il faut que vous récupériez votre grille-pain. Emmaüs se dote d'un système de ticket méga-sophistiqué, qui fait qu'une fois que vous avez sélectionné un objet, il faut le payer et ENSUITE aller le chercher. Après avoir payé les deux euros pour le grille-pain (et pour les autres conneries que vous avez achetées) on vous tend un ticket à rendre au marchand. Vous repassez devant Pedro et sa copine qui se tiennent par la main, et allez au comptoir de l'électroménager.

Et là...

Et encore, l'auteur de cette chronique vous a épargné le rayon Décoration.

.... vous êtes obligé de reparler au vendeur raciste, pendant que radio Nostalgie vous crache ses mauvais remix de Frank Alamo à la gueule. Vous tendez le ticket qu'on vous a donné. Le gros vendeur va chercher votre grille-pain derrière lui, et vous le tend. Histoire d'être aimable, vous posez cette question :

— Au fait, ça sert à quoi ce système avec les tickets ?

Et voilà ! Mais qu'est ce que vous avez encore fait ?

— À quoi ça sert ? Bah ça sert à ce que ces salopards de bicots nous couillonnent pas.
— ... Heu, laissez tomber !
— Nan, parce que dans les premiers temps, on avait chacun notre caisse, et puis, dès qu'on avait le dos tourné, ils venaient voler dans la caisse. Ceci dit, c'était p'têt aussi les gitans.
— ... C'est bon, j'ai compris, plus un mot !
— En plus, on les voyait, ils amenaient leurs gosses qu'ils faisaient venir pieds-nus rien que pour s'amuser, alors qu'ils venaient en Mercedes sur le parking. Et pis y a les noirs aussi qui...
— .... O.K. Monsieur, pitié, fermez-la, j'ai rien dit '
— ... alors du coup, y a qu'une seule caisse. Ceci dit, ils resquillent avec des faux tickets. Enfin, on les reconnaît les faux, parce que fainéants comme ils sont, c'est pas dur de reconnaître un faux. Ce travail, c'est...
— ... bon, bonne journée, monsieur !

Vous vous retournez, le grille-pain sous la main. Vous rejoignez vos parents, qui vous regardaient de loin : « Alors, on s'est fait un nouvel ami ? »

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Bilan

Le reste de la semaine chez vos parents est finalement assez morose : vous passez votre temps au lit, au milieu de vieux jouets poussiéreux qui vous font éternuer, à broyer du noir devant une saison de Friends que vous ne supportez pas, appelant une copine qui refuse de décrocher (bah, ouais, fallait lui rembourser son argent) tout en bouffant des tartines grillées qui laissent des miettes au fond du lit et vous obligent à vous gratter.



Après avoir acheté des vêtements bien plus classe, vous passez un coup de fil à Martine pour lui donner rendez-vous à un petit déjeuner, que vous aurez préparé grâce au grille-pain. Vous la remboursez de son argent, et comme vous lui offrez un coffret de cassettes-vidéo de Friends en supplément, elle tombe sous votre charme. Vous finissez par faire l'amour au milieu des peluches de votre enfance. À cette occasion, vous utiliserez la technique sexuelle que vous avez lu dans la vieille revue porno, et ce sous le regard bienveillant de vos parents et du vendeur raciste.




  1. Enfin, une chanson des Beatles traduite en français, bien sûr...
  2. Le jour où, faute de couteau, vous avez dû tuer des lapins avec un épluche-légumes vous revient parfois dans certains de vos cauchemars.
  3. Il est possible aussi que suite à la séance d'hypnose vous ayez oublié que vous avez déjà vu la saison 1 de Friends et que vous aviez trouvé celle-ci franchement pas terrible.
  4. Monsieur Bonheur est un personnage que j'ai piqué à François Pérusse.
Des guides illustrés, sympas, pas chers et aux couleurs chatoyantes
 L'École de la vie dÉsencyclopédique
 Une source essentielle de fiches pratiques pour tous les singes lettrés dans tous les domaines, notamment la fiche toi-de-ma-gueule.

 Voir aussi : Guide zoologique



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